Depuis toujours, pour moi les Bauges étaient tout autant ce jeu de repérer la croix (Du Nivolet) avant mon frère quand nous passions Chambéry en direction de Belledonne, lieu de nos vacances hivernales et estivales, que ce bout de massif mystérieux et tout plissé quand nous arrivions à Montmélian. 
Rien d'autre. Il est d'ailleurs longtemps resté le seul massif que j'avais pas exploré en bientôt 20 ans de vie à Grenoble. Mais c'est désormais une erreur corrigée. 
Je ne dirais pas qu'il fera parti de mes massifs préférés (quoi qu'en y retournant à l'automne on ne sait jamais, car la suite montera que niveau lumière je n'ai guère été gâtée. ..) mais en tout cas il aura au moins suscité en moi l'envie de revenir y découvrir quelques sommets qui m'ont attiré l'oeil.
Comme tous les ans, depuis quelques années, me voila donc partie pour 3 jours d'itinérance en solo et en autonomie. Ces deux derniers années j'étais partie sur Belledonne. Cette fois, j'a eu envie de changement et de sortir de ma zone de confort pour aller vadrouiller dans un coin qui m'était inconnu. J'ai donc visé un parcours qui me ferait faire le tour du Trelod et de l'Arcalod. Une fausse boucle qui m'obligerait à tout miser sur le stop pour le retour (grossière erreur 😁)
Me voila donc partie pour 3 jours, environ 2500m D+ et environ 45 km en théorie, 12 kg sur le dos sans flotte, pour laquelle on ajoutera facile 2kg 😄 je ne suis pas du tout un chameau !! 
J1 - Doucy en Bauges Parking des Cornes/Refuge du Charbon - 12,5km 1000m D+
Démarrage tranquille autour de 10h30, après m'être rendu compte que j'ai oublié de prendre de la flotte. Ca commence fort. Je n'ai que ma petite gourde filtrante remplie mais pas la poche de 1,5L. Plus qu'à croiser les doigts pour trouver de l'eau en route.
La montée s'attaque doucement, sur un chemin assez fréquenté puisque menant au Trélod. Je croise quelques personnes que je retrouverais en fin de journée au refuge.
Traversée de la chèvrerie du coin, où le berger sort les bêtes tranquillement.
Chalet du Golet - Chevrerie
Chalet du Golet - Chevrerie
La montée jusqu'à la Dente des portes est grimpante mais se fait sans difficulté. Et offre une jolie vue de part et d'autre du coeur des Bauges. Malgré dès le départ une lumière sèche et dure, à mon grand regret ! 
Vue vers Doucy
Vue vers Doucy
Dent des portes
Dent des portes
Une fois arrivée à la Dent, autour de 1830m, je vais attaquer toute la partie en traversée mais pas vraiment plane. Après quelques centaines de mètres plat, une première redescente à 1400m se présente après le chalet des Gardes. Assez agréable au début sous le pas de l'Ours mais bien bien grasse sur la fin en forêt suite aux orages des jours précédents : avec le poids du sac, j'ai opéré quelques cascades et entremélages de jambes pas vraiment contrôlés ! heureusement sans gravité (légère peur de la torsion du genou qui n'aurait pas pardonné avec mon ménisque un peu malmené les années précédentes).
Je croise également quelques stars locales, broutant paisiblement au milieu du chemin 🐄🐄
Evidement je suis toujours très juste en eau. Je profite donc d'un petit ruisseau et de la gourde filtrante pour refaire un peu le stock, en misant quand même sur le refuge pour l'eau du soir et du matin ! Pour ma fin de parcours ce fut une bonne idée car les sources et fontaines indiquées sur la carte seront à sec !
Après une petite pause repas tardive au bord du chemin et l'ombre, je rattaque ma dernière montée qui m'amènera vers le refuge du Charbon, en passant par les chalets du Planay et du Rosay.
Dernière montée mais pas la plus agréable : je n'ai jamais été une grande adepte des pistes surtout quand elles sont en plein soleil  et là bingo, toutes ces supers conditions sont réunis, l'eau en moins toujours !
Un dernier coup de cul plus tard, je bifurque sur le chemin descendant permettant d'atteindre le refuge. Il n'est pas très tard, il est encore vide. Mais grosse surprise,  la fontaine devant est à sec !!!! Petit coup de stress : je n'aurais pas assez d'eau pour la soirée ni pour le lendemain. Après une visite des lieux, oh miracle je découvre qu'il y a l'eau dans le refuge. Non surveillée certes mais ca sera parfait (et j'ai le filtre et des pastilles). Je suis sauvée. J'hésite ensuite longuement à sortir la tente ou à me garder un lit ... et puis zut je n'a pas trimballé la tente pour rien 😁 Va donc pour trouver un petit coin sympa avec vue à quelques dizaine de mètres du refuge. Bonne idée finalement de planter la tente, puisqu'une bonne dizaine de personnes arrivera au cours de la fin de journée. Et avec ce 1er jour je ne suis pas encore prête à sociabiliser 😁
Une fois la tente installée, j'y laisse toute les affaires et grimpe sur la crête surplombant le refuge pour la fin de journée, en quête de vue et de la lumière du soir... qui ne viendra pas ! 
Jolie vue de là-haut qui s'ouvre sur le lac d'Annecy, et le Mont Blanc qui vient tenir compagnie en fin de soirée.

J2 - Refuge du Charbon - CHALET DE BONVERDAN - 20 KM - 1220M  D+ et 1200 D-
Après une nuit plutôt agréable, bien que je ne dorme jamais très bien en tente (mais j'aime ça 😁), je traine un peu pour le petit dej. J'aime profiter de ces moments calmes et doux du matin. Observer le ciel se réveiller er le soleil se lever, venir réchauffer les premiers sommets et les cimes des arbres.. Là encore, pas de lumière dingue, simplement la douceur d'un matin à 1700m.
Vient malgré tout le moment de reprendre la route. Une journée en mode montagnes russes s'annonce, descendre pour mieux remonter sera le leitmotiv de la journée.
A peine partie, un petit compagnon de route me rejoint. Petit chienne de berger, qui va m'accompagner pendant tout la descente. Elle a bien un numéro sur son collier mais coté réseau téléphonique c'est zone blanche. Alors je la garde avec moi (enfin c'est elle qui décide de rester plutôt) et prévoit d'appeler dès que le réseau reviendra. Je poursuis donc ma descendre avec cette petite compagne gentille et un peu fofolle. Qui va, qui vient, repart, me pousse comme un mouton aussi.
Rencontre avec un couple dans la descente. On discute ca fait passer le temps. La chienne est toujours là. A la bifurque de la fontaine Frayard, chacun prend un chemin différent. Pour ma part, je continue ma route sur le GRP en direction du parking de la Combe D'Ire, où il va falloir remonter tout ce que je viens de descendre pour accéder au versant d'en face. Le temps d'une pause photo dans le torrent, la chienne se trouve d'autres compagnons de route que j'ai salués en les croisant. Pas le temps de réagir qu'elle est déjà partie sans que j'ai le temps de leur dire qu'il faut appeler !
Après un bon quart d'heure de paus,  je termine la dernière descente, bien raide, pas des plus agréables. Et au pied de la remontée, je recroise les deux gars de de la bifurque avec la chienne 😁 Ils ont appelé le numéro et attendent que des amis du propriétaire (le berger de la zone où j'étais le matin), viennent chercher la fugueuse !  Apparemment elle préfère nettement s'occuper des humaines que des moutons. Nous restons discuter le temps que la chienne parte et convenons de faire la montée ensemble jusqu'au chalet des barbus, spot prévu du pique-nique. Ils me proposent de partager le saucisson là-haut, ca ne se refuse pas 😅 Ensuite eux redescendront vers Seythenex, fin de leur périple.​​​​​
Bifurque
Bifurque
Dans la descente vers la combe d'IR
Dans la descente vers la combe d'IR
Au parking de la combe d'IRe
Au parking de la combe d'IRe
Chalet ONF des Barbus
Chalet ONF des Barbus
Bon j'avoue... il me mettront un bon 15 min dans la montée. ! Montée que je craignais être une désagréable piste mais pas du tout. Belle surprise que ce  chouette sentier qui monte en lacets dans la forêt. Au frais, très varié. Bien grimpant, mais les 800m se font plutôt bien  !
Après une pause pique-nique sympa à discuter montagne, chacun reprend sa route, non sans fait le plein d'eau à la cabane.
Je reprends encore un peu de hauteur, encore sur une piste plein cagnard 😄 pour atteindre les chalets de l'Eau froide. Là une autre vue s'ouvre dans mon dos sur le lac d'Annecy . Quelques photo et une pause papotage avec un couple de randonneurs plus tard, je poursuis mon cheminement au milieu des alpages des vaches, très vallonnés et atteins après une petite descente le Plan de France. Là, de nouveau remonter pour attendre le pas de l'Ours qui me permettra de basculer de l'autre coté pour arriver au chalet de Bonverdan.
Une fois au pas de l'Ours, la fin de journée approche mais il reste encore 2/3 bons km pour atteindre mon point de bivouac. Je descends un petit sentier assez raide, de pierres et caillasses, heureusement tout en petites épingles. C'es à ce moment que je commence à changer mes plans pour le lendemain car moyennement envie de remonter ca - j'avais prévu de rentrer par le col de Chérel et d'atterrir à Jarsy, avant de tenter de rallier ma voiture en stop. Là j'en viens donc à envisager un retour par le col d'Orgeval. ca me rallonge le trajet en stop mais je me dis que ca sera jouable. Lidée fera son chemin ...
En attendant, je poursuis dans un cadre totalement différent de ce que j'ai vu dans la journée. Gros changement d'ambiance. Vue un peu pls fermée et sentier qui longe une immense falaise calcaire. Un petit coté  Falaises de Chartreuse ou Chorange. La température se fait plus fraiche aussi et plus humide. La zone étant à l'ombre à 18h de l'immense falaise.​​​​​
Je commence à avoir hâte d'arriver. Après 20km et 1200D+ dans les pattes la fatigue se fait sentir ! 
Après une légère remontée, me voila devant ma petite cabane du soir. Spot impossible pour planter la tente tant la végétation est importante et haute. Qu'à cela ne tienne, je dormirais dans la cabane. La vue est agréable, pas éclairée par le soleil couchant mais tout en contraste entre muraille minérale et végétation luxuriante.
Nous la partagerons à deux pour ce soir. Un Bordelais, que j'ai croisé montant vers le pas de l'Ours pendant ma descente (mais je ne saais pas que c'était lui encore 😁) a posé ses affaires et laissé un petit mot avant d'aller se balader.
La soirée s'écoule tranquillement. On papote, on partage nos repas et mon génépi. Avant de se coucher comme les poules ;) rassasié de la beauté du coin et du repas partagé.
J3 - CHALET DE BONVERDAN/ORGEVAL /PARKING NANT FOURCHU ET RETOUR PARKING DES CORNES - 16,4 KM + 7KM EN STOP - 720D+ et 950 d-
Après une nuit plutôt bonne sur le super matelas de la cabane, quand même plus confortable que la tente, je me réveille tranquillement. 
C'est déjà le retour....mon point d'arrivée va se situer à 15 bornes de ma voiture car je change mon parcours en dernière minute : redescente par Orgeval plutôt que de remonter au Pas de l'Ours et de basculer sur le col de Chérel puis Jarsy.  Optimiste, je me dis que je vais trouver sans difficulté 2 ou 3 voitures pour me remonter jusqu'à Doucy !! 
Aaaaaah si j'avais su ! 
Pour le moment mon colocataire de cabane dort encore. Il est 7h, je ne suis pas pressée (je vise un 13h au Nant Fourchu donc je suis large), je me prépare mon petit dej tranquillement sur la table extérieure de la cabane.
Savourer encore un peu ces odeurs du matin, ce calme, la lumière qui arrive tout doucement et vient frapper la falaise.
Je m'offre le temps de quelques photos autour de la cabane. Avant de commencer à préparer mes affaires et mon sac, maintenant que mon coloc est réveillé et s'affaire également. Il prévoit de monter à Orgeval et surement Chauriond puis une poussée du coté de l'Arcalod. Nos timings ne sont pas synchro, sinon il se proposait de me remonter à ma voiture ! Dommage 😁
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Bientôt il est temps de bouger ! Je me retrouve assez rapidement au col d'Orgeval. Jolie vue qui s'ouvre de part et d'autre et sur le vallon d'Orgeval. Je suis encore moins pressée de vraiment redescendre. Envie de profiter encore un peu ...Une guide nature présente au col pour des animations m'indique une petite rallonge au pied de l'Aralaod qui me ramène ensuite sur le chemin principal. Là j'en profite pour refaire le plein d'eau, ne sachant trop ce qui se passera une fois au parking.
J'amorce alors la descente jusque Nan Fourchu. Je la trouve longue. Peut-être parce que mes chaussures commencent sérieusement à me faire mal : toute la voute plantaire me brule ! C'est officiel ces shoes vont bien pour une journée mais trop souples pour 3 jours à 20km/jour.​​​​​​​
Juste en dessous du col d'orgeval, vue direction la cabane
Juste en dessous du col d'orgeval, vue direction la cabane
Le chalet de l'Aulp de Seythenex
Le chalet de l'Aulp de Seythenex
Au col en direction du Refuge d''Orgeval
Au col en direction du Refuge d''Orgeval
Ma petite rallonge en allant trainer derrière ce pic
Ma petite rallonge en allant trainer derrière ce pic
Arrive donc ce moment où tu as vraiment hâte d'arriver. Sauf que mon arrivée n'est pas la vraie ! Et comme évidement j'arrive vers 12h au parking, autant dire qu'il n'y a pas beaucoup de monde qui s'en va. J'avais complétement omis ce détail ! Mes pieds me brûlent de plus en plus mais pas d'autre choix que de continuer à avancer. Sur le goudron, la douleur se calme un peu, le terrain est régulier mais je sens quand même que cette descente va être longue si aucune voiture ne passe. Par chance, après deux ratés, un père avec son fiston s'arrête et m'avance d'environ 7km. Cette petite pause est salutaire pour mes pieds, vu ce qui m'attend finalement 😁
J'atterrie à la Compôte (comme l'état de mes pieds !!). J'amorce alors la remontée encore pleine d'espoir : 7km/550D+ jusqu'à la voiture en restant sur la route puisque j'espère me faire remonter en stop. Et bien, autant dire qu'il ne se passer pas grand chose de ce coté là 😥 Peu de voiture et elles ne s'arrêteront pas ! Pourtant la route est en cul de sac.. Bref, je continue à grimper sur le goudron en plein cagnard avec mes 13kg sur le dos. Gros coup de mou après 3,5km. Je n'en vois pas le bout et me pose un moment sur un parapet, un peu au bord des larmes quand même, avec ces brûlures sous les pieds.
Après un moment, je me dis que personne ne s'arrêtera et que je n'ai e choix que de continuer. Plus que 4km environ 😁 pas après pas, kilomètre après kilomètres, c'est comme cela qu'après 2 bonnes heures j'aperçois enfin ma délivrance : le parking (et au moins 2 voitures croisées dans la montée 😡) !!!! 
Quel bonheur de poser le sac et de virer les pompes ! En plus avec tout cela je n'ai pas mangé ! Le temps de souffler quelques minutes et il est temps de partir. 2h de route m'attende et surtout l'optique de retrouver mon amoureux pour un départ le lendemain quelques jours dans l'Ubaye !
J'avoue ici mon ultime frustration : en 10 min de voiture voilà que j'ai tout redescendu et que je me retrouve à la Compôte 🤣 heureusement je passe devant une coop de fromage et m'accorde donc un pique-nique rapide fromage/saucisson, pour clôturer ce trek sur une note positive !!!
En tout cas, je retiens une leçon de ce trek : plus jamais de fausse boucle 😄😄
Mais en tout cas, malgré ce petit aléas du retour et une météo bien trop pourrie pour la photo, ce fut une jolie découverte que ce massif, qui je pense mérite bien d'y revenir en automne 😍 
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